Auteur : Patrick Senécal
Maison d’édition : Alire
Année de publication : 2000
Résumé
Alice, jeune femme brillante de Brossard, décide de quitter le cocon familial pour se propulser dans la grande métropole. En quête de sensations fortes et d’un besoin de s’affirmer, elle aboutit sur la rue Saint-Denis avec seulement une valise et quelques dollars. N’ayant pas encore les habitudes des gens urbains, elle suit un homme jusque dans le métro pour lui redonner le portefeuille qu’il avait laissé tomber. Arrivée au bout de la ligne verte, elle remarque quelque chose d’étrange : il n’y a qu’une sortie, qui débouche sur un quartier pour le moins particulier. Ayant décidé de ne reculer devant rien, elle s’installe donc dans cet endroit peuplé d’individus étranges et parfois plutôt inquiétants. Et bien sûr, elle devra trouver la bonne question…
Critique :
Âmes sensibles, s’abstenir. Senécal a réellement compris comment manipuler les charmes de l’horreur. Il ne tombe jamais dans le ridicule, erreur trop souvent commise par les auteurs qui exploitent ce style. Spécialement avec un roman comme Aliss, inspiré du compte original de Lewis Carroll Les Aventures d’Alice au Pays des Merveilles (1865), il aurait été facile de rendre les personnages trop caricaturaux et enfantins. Mais j’ai toujours voulu savoir jusqu’où Aliss irait pour trouver la bonne question. J’ai toujours voulu savoir quel prochain personnage du conte viendrait à être transformé par Senécal, et surtout comment il le serait. Les pages se tournaient toutes seules. Pour qu’un roman d’horreur soit réussi, il faut qu’on y croie. Or, même si nous savons tous très bien que ce quartier étrange de Montréal, alias le « Pays des merveilles », n’existe pas, on ne peut s’empêcher de penser qu’il pourrait exister. Il est encore plus intéressant de lire Aliss lorsqu’on a lu le conte original de Carroll, puisque tous les personnages s’y trouvent.La différence c’est qu’ils sont Montréalais et bien sûr, fous. L’auteur décrit si bien l’état d’esprit dans lequel évolue Alice qu’il est impossible de lâcher le livre. Suspense, tension, personnages particuliers, péripéties perturbantes, psychologie et morale, même un cours de philosophie (ou presque)… la recette parfaite du roman d’horreur est là.
Rédigé par Marianne Hamiaux